Tout d’abord, l’estime de soi est une notion de valeur que l’on se donne.
L’estime de soi n’est pas innée, elle se construit. De façon inconsciente, pendant l’enfance, puis, bonne nouvelle, elle peut se construire de façon consciente à l’âge adulte. Rien n’est figé et c’est là une merveilleuse nouvelle car le déséquilibre de l’estime de soi est souvent la source de douleurs intérieures, l’origine de choix de vie ou d’actes inappropriés et la chaîne qui retient tous vos potentiels !
Chaque personne va construire son estime de soi de façon différente, voir ou ne pas voir les ressources dont elle dispose pour la nourrir. Celle-ci évolue au cours de la vie en fonction de notre façon de percevoir ce que l’on reçoit comme messages des autres ou notre façon de réagir aux évènements. Le travail de coaching va être de faire en sorte que la personne coachée voit toutes les facettes de sa personnalité, les plus brillantes comme les plus sombres, lui faire réaliser à quel point ces facettes sombres lui ont, tout en étant inconfortables, aussi servi, puis l’accompagner à accepter, accueillir tous ces aspects et voir son monde sous un autre angle.
L’estime de soi étant une construction, la personne aura à passer à l’action pour nourrir celle-ci. La nourrir tous les jours un peu plus, par de petits gestes, de petites attentions ou actions.
Afin de savoir où porter ses actions il est intéressant de voir comment se déclinent les déséquilibres de l’estime de soi :
Lorsque l’on parle de déséquilibre il s’agit de « mesures » plutôt dans les extrêmes : l’estime de soi peut être haute ou basse, stable ou instable.
- Une personne en haute estime de soi apparente va, en quelques sorte, se nourrir de celle-ci, chercher à compenser l’instabilité par celle-ci, par ses paroles, constamment se valoriser, se rassurer, se justifier.
- Une personne en basse estime de soi va souvent, dans ses actes, vouloir se protéger, fuir, quitte même à auto-saboter ses projets, afin de ne surtout pas réveiller ce manque d’estime de soi.
- Une personne qui quitte la polarité et se situe dans une juste et stable estime de soi ne sera alors ni dans le fantasme ni dans le déni et sera à l’aise avec la critique ou le rejet, bien avec soi même.
L’estime de soi n’est pas « une note globale » car elle va s’apprécier différemment selon les personnes et est le résultat de plusieurs mesures :
- Un des critères de « mesure » est la valeur intrinsèque que l’on se donne, notre regard sur nous, sans lien apparent avec le regard de l’autre.
- Un second critère est la valeur que l’on donne par rapport cette fois-ci aux autres, à notre référentiel (parent, amis, personnalités publiques, etc.)
- Un troisième critère va être la valeur que l’on donne à nos actions, par rapport à un référentiel extérieur ou pas, à notre niveau d’exigence et à notre façon de voir « l’échec ».
Cette notion « d’échec » sera le sujet d’un prochain article car la façon de le percevoir dans notre culture est étroitement liée à une mésestime de soi et est source, à elle seule, de limitations, de gâchis, de douleurs et de choix inadaptés.
Pour chacun de nous, à l’instant présent, notre niveau d’estime de soi est comme un patchwork des mesures que nous faisons de ces trois points.
Nous voyons donc que cette estime de soi est une valeur très personnelle qui n’a en fait aucun lien avec une quelconque « vérité ». Nous nous créons nous-même notre « réalité » dans notre tête.
Nous nous voyons au travers de ces « filtres » que sont le référentiel et l’auto-jugement. Cela nous pousse alors à vouloir cacher ce que nous considérons comme des faiblesses : nos « vulnérabilités ».
Cacher ses vulnérabilités, par peur d’être jugé, d’être démasqué justement, nous pousse à porter « un masque », pour faire croire, faire illusion mais quelle charge lourde à porter de toujours se cacher, se travestir face aux autres..
A mon sens, s’estimer est en premier lieu « un chemin », un chemin sans fin, juste joli à parcourir, qui mène juste et toujours vers plus de sérénité face au regard des autres, de joie dans le regard que l’on porte sur soi, de légèreté dans nos attitudes, de sincérité face à soi même et face aux autres et de respect de soi.
Cet apprentissage, par ce qu’il nous fait réaliser de nos fonctionnements, nous apprend aussi à comprendre et accepter comment les autres fonctionnent et donc avoir des relations à l’autre plus apaisées.
L’estime de soi est un ensemble de choses qui mises bout à bout apportent légèreté et sérénité . C’est s’aimer pour tout ce que l’on est, sans jugement, dans notre intégralité, y compris aimer ce que l’on aurait préféré être différent … c’est aussi accueillir l’idée qu’on mérite le beau et le bon qui nous arrive. C’est respecter nos émotions et nos besoins, savoir écouter nos maux et nos émotions comme de généreux et utiles indicateurs des perceptions que nous avons à adoucir.
Mais c’est aussi accepter de reprendre le pouvoir sur soi, la responsabilité de nos perceptions, sortir de nos attentes vis à vis des autres.
Souvent ce déséquilibre nous porte à attendre de l’autre qu’il comble nos manques, qu’il s’occupe de nous puisque nous-même ne nous occupons pas de nous.
Certains diront que s’occuper de ses propres besoins est égoïste .. , que l’amour réside dans le fait de s’occuper des besoins des autres avant même de s’occuper des siens .. mais laquelle est la plus égoïste entre ces deux versions de moi ? Celle qui attend (voir parfois exige) de l’autre qu’il nourrisse mes besoins, de prendre sur son énergie et son temps pour cela, peut-être même au détriment des siens.. donc celle qui fait porter sur les épaules de l’autre le poids de cette responsabilité .. ? Ou la version de moi qui reprend sa responsabilité, à son rythme, pour petit à petit apprendre à se regarder différemment, apprendre à marcher sur ce chemin et ne plus donner aux autres ni de responsabilité ni le pouvoir sur ses émotions ?
C’est un chemin que je vous invite à emprunter, sans jugement ni culpabilité car chacun fait ce qu’il peut à l’instant présent avec les moyens émotionnels qu’il a. Le chemin est parfait même si parfois inconfortable, le tout étant d’avoir conscience de ce chemin et de petit à petit faire des pas dans la bonne direction. Là alors vous pourrez être fier de prendre votre vie en main et d’aller vers le meilleur de vous .
Ce chemin en entraine d’autres car l’estime de soi est étroitement liée à l’amour de soi (l’amour que l’on se porte et les marques d’amour que l’on se donne ) et la confiance en soi (notre capacité à nous lancer dans des actions, des projets, avec la confiance en nos capacités même si cela n’efface pas d’éventuels peurs ou doutes face aux challenges). S’engager à développer son estime de soi c’est par effet domino améliorer aussi son amour de soi et la confiance en soi.
Pour ceux que le sujet interpelle et qui reconnaissent en eux certains déséquilibres, je vous conseille un livre qui a été pour moi mon premier pas sur ce chemin d’une meilleure estime de moi. Le titre est « Imparfaits, libres et heureux » et j’en remercie l’auteur Christophe André.