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Le Syndrome de l’imposteur

Vous vous dites régulièrement : 

Je ne suis pas à la hauteur..
Je ne vais pas y arriver..
Je ne mérite pas mon poste..
Les autres ont tort de m’aimer ou de me faire confiance
Les gens vont se rendre compte de la supercherie et que je ne suis pas à ma place..
Je réussis mais c’est surtout par chance et pas grâce à mes capacités… 

Le « syndrome de l’imposteur » est une tendance psychologique dans laquelle une personne, malgré les preuves évidentes de ses compétences et réussites, doute de sa propre capacité et se sent comme un imposteur.

Cette perception peut être plus ou moins forte et pas forcément bloquante mais presque toujours inconfortable. Il est considéré que 70% de la population est touchée au moins une fois dans sa vie par cette perception.

Nous avons tous notre « modèle mental unique« . Nous le construisons, entre autres, par nos expériences, les messages que nous avons reçu, culturels ou familiaux, et surtout par la façon que nous avons eu de percevoir ceux-ci.

Selon les personnes, le syndrome de l’imposteur pourra être influencé par plusieurs facteurs comme :

  • une réaction à un milieu familial qui valorise la perfection, critique sévèrement ou a des attentes irréalistes.
  • une confiance en soi fragile
  • des expériences perçues comme négatives
  • des « croyances » dites limitantes

Et ceux-ci sont le fruit d’un incroyable et complexe traitement d’informations, propre à chacun, influencé par de multiples biais cognitifs, dont la plupart sont instinctifs et incontrôlables… ou plutôt incontrôlés.

Les biais cognitifs (on en dénombre plus de 200) sont des mécanismes de pensée caractéristiques du traitement cérébral de l’information qui rendent celle-ci pas toujours rationnelle, analytique et neutre. Ils sont d’une grande utilité pour la rapidité du traitement de l’information mais influencent nos perceptions des faits.

Voici certaines des déviances du traitement de l’information souvent associées au syndrome de l’imposteur et des exemples pour les illustrer :

 1 .  une sur-généralisation : à partir d’un fait spécifique en conclure une règle générale.

Un enfant qui a été valorisé lors de réussites pour ses « capacités innées » et identifié comme naturellement intelligent pourra engrammer le message qu’être intelligent c’est « ne pas faire d’effort ». Il pourra alors se croire finalement incapable lorsque plus tard, les tâches nécessiteront un effort, de l’apprentissage, de l’entraînement. Ce profil de personnes aura tendance à ne surtout pas prendre le risque de faire quelque chose de nouveau, de complexe, qui pourrait potentiellement échouer, par peur de se percevoir ou d’être perçu comme incapable. C’est alors une grande source d’auto-sabotages et limite le développement des pleins potentiels.

Ou alors, un enfant qui a été particulièrement valorisé lorsqu’il était en action, qu’il se dépassait ou faisait plus que d’habitude pourra engrammer l’injonction qu’il faut faire « toujours plus » pour avoir de la valeur ou se sentir compétent. Adulte, il se sentira potentiellement obligé de fournir une quantité de travail démesurée au risque sinon de culpabiliser. Cela aura des bénéfices dans sa vie professionnelle mais aussi un « coût » à payer.

2 .  une focalisation sur les erreurs : faire une abstraction sélective pour ne retenir qu’un détail, celui qui est négatif et vient confirmer la croyance préexistante de ne pas être à la hauteur.

Un enfant qui a été valorisé uniquement s’il était parfait ou fortement puni et critiqué lorsqu’il faisait des erreurs, pourra engrammer l’injonction « sois parfait ». Cela aura le bénéfice de développer son niveau d’exigence mais au risque de basculer dans un perfectionnisme en permanence insatisfait. Dans sa quête de perfection, il ne distinguera que les détails qui indiquent le contraire et ne verra pas les sources de satisfaction.

3 .  une attribution erronée : à la fois disqualifier le positif et, pour être en cohérence avec ses croyances, trouver une justification erronée à sa réussite.

Une personne qui a pour certitude qu’elle est sans mérite pourra ne pas parvenir à voir sa réussite, tellement elle est, dans son esprit, inconcevable. Elle va alors trouver toutes les explications logiques, autres que celle de sa compétence, pour expliquer la situation. C’est alors qu’elle dit que le mérite revient à la chance, le hasard, ses collègues, etc.

Prises indépendamment ces déviances sont déjà perturbatrices de notre bien-être mais lorsque celle-ci s’additionnent, alors apparaît une marque du syndrome de l’imposteur : le cercle vicieux !

Une personne qui va développer la croyance qu’elle n’est « pas assez » parfaite/capable/méritante etc. et qui va focaliser sur ses erreurs et ne pas voir ses réussites car elle les attribuera aux autres, renforcera automatiquement ses croyances en sur-généralisant. Elle pourra alors par exemple s’auto-saboter, ce qui risque de générer des échecs et des critiques, donc confirmer encore plus sa croyance qu’elle n’est pas assez, et le cycle recommence.

 

Ce syndrome est à prendre sans jugement ni culpabilité car chacun fait ce qu’il peut à l’instant présent avec les moyens émotionnels qu’il a et surtout, il y a toujours, au plus profond de nous, une intention inconsciente positive. Le moyen inconscient utilisé n’est simplement plus forcément adapté à notre volonté du moment.

La bonne nouvelle c’est que toutes ces perceptions peuvent être transformées par un accompagnement adéquat et ne nécessitera pas forcément des années de thérapies car bien souvent, lorsque la personne s’ouvre aux questionnements, quelques séances de coaching suffisent.
Le fonctionnement du cerveau nous offre cette incroyable flexibilité lorsqu’on le connecte aux valeurs et à ce qui fait sens pour lui alors allons-y ! Ne perdons pas plus de temps à lutter contre nos modes de pensée limitants, pour nous créer une vie sur mesure, où l’on se sent enfin à sa place et où l’on va enfin se dire que l’on mérite et enfin aller chercher du meilleur pour nous.

 

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L’Assertivité

L’assertivité est une notion qui est apparue aux états-unis en 1950, décrite par le psychologue New-Yorkais Andrew Salter.

La définition de base est « la capacité à s’affirmer, à défendre ses droits, tout en respectant ceux d’autrui ».

« S’affirmer tout en respectant l’autre » …  l’assertivité se définit donc en quelques mots…
Cela semble simple .. mais revêt en fait une incroyable somme de capacités, d’apprentissages, de comportements, de prises de recul et d’aptitudes psychologiques.

Elle est le résultat d’un cheminement et d’une volonté de reprendre la main sur des réactions émotionnelles acquises instinctivement pendant la plus tendre enfance et la volonté de toujours prendre l’autre en compte, avec respect, dans nos interactions.

En effet, aujourd’hui la définition de l’assertivité englobe le fait d’être :

 

A ) dans une posture d’affirmation de soi ,

S’affirmer en étant dans une posture non passive, mais sans agressivité. Cela implique d’une part de la maîtrise pour ne pas être dans la réaction émotionnelle. Cette maîtrise nécessite une prise de recul pour distinguer quels sont les faits de ce qui est de l’ordre de notre interprétation des faits.

D’autre part, l’affirmation de soi nécessite de se connaître : savoir repérer nos besoins, savoir distinguer les besoins relatifs à nos propres valeurs de ceux dictés par un besoin de reconnaissance ou par l’envie de se conformer aux valeurs des autres.

Cela implique aussi de savoir ce que l’on veut, donc avoir la capacité de se projeter dans un futur proche ou lointain et de se donner le droit d’être en quête d’un meilleur.

Il est donc ici question de s’écouter, se respecter, prendre sa place.

Tout cela est proche de ce que l’on développe lorsque l’on travaille à avoir une meilleure estime de soi et un meilleur amour de soi (voir article sur l’estime de soi).

…. Prenez un temps de pause … Lequel de ces items est le plus ou le moins présent chez vous ?

B ) dans une posture de défendre ses droits ,

Cela implique d’avoir la capacité, parfois même l’audace, d’oser exprimer des requêtes et sans agressivité.

C’est aussi éventuellement la capacité à exprimer ses différences, d’être donc à l’aise avec le regard de l’autre.

Pour tout cela, la notion de mérite entre en jeu, qui est parfois difficilement accessible à ceux qui ont une basse estime d’eux.

Cela implique aussi que l’on soit dans un état d’esprit, un mindset non figé, une démarche positive de croissance. Que notre vision du monde ne soit pas figée ou attentiste et que l’on ait un mindset de passage à l’action.

Et enfin cela nécessite l’acceptation d’éventuels refus car qui dit demande, dit potentiellement refus, ajournement, résistance, protestation, même rejet et nécessite donc un mindset résistant voir résilient et un niveau de confiance en soi suffisant.

…. Encore une fois prenez le temps … Le développement de quel comportement, quelle capacité pourrait être votre prochain axe d’amélioration ?

C ) de respecter la place, les droits d’autrui,

Cette notion aussi demande plusieurs capacités.

En effet, elle demande de respecter la place de l’autre, donc déjà d’accepter l’autre. Prendre l’autre en compte c’est ne plus raisonner à un niveau égocentrique où tout ramène à « moi », à mes besoins, comme le fait le très jeune enfant, totalement dépendant de l’autre pour nourrir ses besoins vitaux et qui va réclamer pour survivre peu importe ce qu’il en coûte à l’autre.

Ne pas non plus osciller entre deux polarité extrêmes, entre « ce que je pense ou fais qui est bien » et « ce que l’autre pense ou fait de différent qui est mal » et qui conduit à « j’ai raison, tu as tort », je suis « contre toi ».

L’assertivité demande à se rééquilibrer dans une oscillation plus douce entre « j’ai ma façon de voir le monde, l’autre a sa façon de voir le monde », dans laquelle personne n’a tort ou raison, où les différences sont acceptées et ont le droit d’exister. C’est le premier pas vers la question de croissance « en quoi sa vision peut faire grandir la mienne, qu’est-ce que je décide de modifier de ma vision, et qu’est-ce que je décide de conserver de ma vision qui fait plus sens pour moi ? ».

Elle nécessite ensuite de développer une connaissance des types de comportements, une intelligence émotionnelle, de l’empathie qui permet de comprendre l’autre.
En fonction de ce qui fait sens, ce qui est important pour les uns ou les autres, les comportements vont être différents. Il existe même plein de « classifications » des grands types de personnes, même si je n’aime pas trop les étiquettes. Cette compréhension ouvre la porte à la réciprocité.
En se mettant à l’a place de l’autre, elle permet de voir et accepter les droits d’autrui.

Ainsi, avec ces capacités, on va pouvoir s’adapter au fonctionnement de l’autre sans que ce soit à notre détriment. Néanmoins, ne soyons pas dupes,  régulièrement les droits ou besoins des uns viendront en friction ou à la place des droits ou besoins des autres et ce serait probablement un fantasme de croire qu’on pourrait atteindre un jour un niveau d’échanges, de compréhension, d’acceptation qui effacerait totalement cela. Cela permet par contre de faire parfois, en conscience, des choix stratégiques où l’on cède de nos droits et parfois des choix où l’on ne négocie pas avec nos droits. On quitte alors les choix de réaction émotionnelle. A mon sens, en étant assertif,  tout devient douce oscillation et rend les échanges plus fluides.

…. En toute sincérité avec vous-même …. Où en êtes-vous de votre acceptation de l’autre, dans ses différences et à quel point êtes vous dans la polarité ?

D) dans un mode de communication habile, calme et courtois pour permettre d’être entendu par l’autre

Le dernier point que cet état d’esprit nécessite est de savoir communiquer. En effet parfois les meilleures intentions peuvent être « mal emballées » et provoquer incompréhension ou blocage. Des pratiques comme la CNV (communication non violente) soutiennent cette habileté car dans nos apprentissages, dans notre culture, ni l’assertivité, ni la qualité des échanges n’est une priorité. L’école nous apprend à parler, elle ne nous apprend pas l’art de la communication.

Vous voyez pourquoi j’ai évoqué l’idée de cheminement, tant cela représente une somme de petites évolutions, adaptations de notre façon d’être, parfois difficiles à franchir seul.. le coaching est un outil extraordinaire pour ses changements de paradigmes.
L’assertivité à mon sens, représente en un mot, une grande partie de ce que l’on appelle le « développement personnel ».

Je vous souhaite ce beau cheminement qui apporte plus d’harmonie et de fluidité en soi comme dans le monde et pour cela, qu’ont fait émerger vos temps de réflexion sur ces différents point ? Quelles ont été vos réactions à cette lecture : du rejet ? Avez-vous été dubitatif ? Adhérez-vous aux idées « mais » en trouvant cela difficile ? Quel sera alors votre prochain axe d’amélioration ? Prenez-vous une décision aujourd’hui ?